mercredi 25 juin 2014

Dans une très belle déclaration en kabyle, le MAK rend hommage au Rebelle assassiné

Dans une très belle déclaration en kabyle, le MAK rend hommage au Rebelle assassiné

25/06/2014 - 13:12

TAWRIRT MOUSSA (SIWEL) — Aux environs de 9h ce matin, une délégation du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabyle s’est rendue à Tawrirt Moussa pour se recueillir sur la tombe de Matoub Lounès, assassiné le 25 juin 1998 par le pouvoir algérien et ses acolytes. Conduite par son président Bouaziz Ait Chebib, la délégation officielle du MAK, composée de plusieurs cadres et militants dont Abdellah Gherab, Fatiha Rahmouni, Youcef Beneddine (Blessé du printemps noir), Djaffar Khenane, Hamid Ouyad, Karim Rahmani, a déposé une gerbe de fleur à la mémoire du rebelle. Siwel publie dans son intégralité la déclaration en kabyle rendue public par le MAK en signe d’hommage à Matoub Lounes.


Aggad i t-yenγan, ur wwiḍen ara iswi-nnsen. Lwennas yekka-d nnig tatut, ur as tezmir ara lmut. Yeswa adrar s idammen-is, xas tafekka-s ddaw tmedlin, ssut-is ad yebbaεzeq i levda.

Dans une très belle déclaration en kabyle, le MAK rend hommage au Rebelle assassiné
AFRANIMAN I TMURT N YIQVAYLIYEN 

MOUVEMENT POUR L’AUTODÉTERMINATION DE LA KABYLIE 

MAK 

Lwennas: azamul n tlelli 

Isem-is inuda-d meṛṛa timura. Yuγal d ayla n talsa. Yid-es, yewwi- isem Aqvayli d yisem Amaziγ, s teqvaylit yessa-ten di yal tiγmert n umaḍal. 

Yecna akeffir-nneγ, yessefra aγiflif-nneγ, yessemγer deg-yiseγ-nneγ, yefka afud i umennuγ-nneγ, icebbeḥ tajaddit-nneγ. Am-wakken yessider tinekkit-nneγ ara yidir deg-wul n tmazγa ur t ntettu ara. Ad d-yeqqim d yiwet ger tqucac n umezruy amaziγ. 

Dans une très belle déclaration en kabyle, le MAK rend hommage au Rebelle assassiné

Lwennas yedder d ilelli, yugi lqid n udavu amesvaṭli. Aḍar-is inuda akal aqvayli , yezreΣ deg-s asirem n tlelli : 
win i k-yennan sanda tleḥḥuḍ, in'as : nekk d amaziγ. 

Zik i d-iveggen taqvaylit: 
kker a taqvaylit svedd lqed-im 
zigh macci d-targit ivan-ed yisem-im. 

Yemla-yaγ-d amek ara nili di liser : win i k-yennan d acu i d-tafat, in'as: d iγallen yedduklen. 

Asirem i t-izedγen, yugar tizzeγzeγt n icinga n tudert: 
Xas neqḍen acḥal d itri, igenni-nneγ ur inegger ara. 

Yenjeṛ avrid n tegrawla i tsutwin ara d-yalin: 
Ddwa-s ad ncerreg tamurt. 

Ur yeǧǧi yiwet, yenna-tent-id meṛṛa. Yal tazlitt d-tamsirt. Yal asurif yedda, yelḥa-t γef tutlayt-is. Yedder i weγref-is. Yefka tudert-is d asfel akken ad d-yefsu ujeǧǧig n tlelli. 

16 iseggasen degmi t-cleqfen wid ineqqen asirem, ur d-ivan ara wi yellan deffir tmenγiwt-is. Anda ulac tidett d teγdemt ulac talwit. Wid Yenγan Lwennas, ad d-vanen ass-a neγ azekka. Ur zmiren ara ad rewlen sdat n umezruy. Annect tevγu tekk-it, ayen zerΣen ad –t-megren. 

Ulac ttkal γef udavu azzayri ur ntekkes γef tidett taduli acku seg-es ar ghur-es. Ulamek ara neccekti i win i γ-yewwten. Asmi ara ncerreg tamurt, d aγref aqvayli ara icaxen γef yiman-is, imir-en, tidett anda tella ad-d-tvan: ma di tmurt ad d-tekfel, ma deg-yigenni ad d-teγli. 

Aggad i t-yenγan, ur wwiḍen ara iswi-nnsen. Lwennas yekka-d nnig tatut, ur as tezmir ara lmut. Yeswa adrar s idammen-is, xas tafekka-s ddaw tmedlin, ssut-is ad yebbaεzeq i levda. 

Buεziz u Cebbi , aselway n umussu 

SIWEL 251312 JUIN 14

Maroc : premiere à At Chichar, Nador, Tous les panneaux de signalisation routiers en tamazight


Maroc : premiere à At Chichar, Nador,
AT CHICHAR, NADOR (Tamurt.info) - Les autorités d'Ayt Chichar, ex "Béni Chekri" une localité de la province de Nador, nord-est du Maroc, ont décidé de rebaptiser leur village par son véritable nom At Chichar et non «{Béni Chekri}» et de, tenez vous bien, de ne mentionner sur les panneaux de signalisation routiers que la langue tamazight, bannissant ainsi de ces panneaux la langue arabe et le français.
25/06/2014 - 14:10 mis a jour le 25/06/2014 - 14:06 par Nadia Iflis
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C’est une première au Maroc, voir dans toute l’Afrique du Nord. La semaine passée, à l’occasion de l’inauguration d’une maison de la culture dédiée au célèbre écrivain « berbère » Muḥemmed Cikri (1935-2003), originaire du Rif, on a remarqué que la transcription, sur la plaque de cette structure culturelle, est uniquement en langue tamazight, tifinagh et latin, comme la montre bien notre photo. A cela s’ajoute l’honorable décision des autorités locales de récupérer les vrais noms de cette région en tamazight. Comme ce village d’At Chekri qu’on écrivait avant Béni Chekri et qui désormais s’appelle est s’écrit Ayt Chichar
C’est une initiative à méditer dans toute tamazgha. Cette nouvelle a fait le tour du Maroc. D’ailleurs d’autres villages veulent d’ores et déjà imiter les Ayt Chichar qui se sont distingués par cette décision historique et hautement symbolique.
La poussée de l’islamisme au Maroc a provoqué l’effet inverse de ce que souhaitaient les arabisants. On assiste à une prise de conscience sans précédent et à un grand engouement pour tamazight. Il faut rappeler qu’Imazighen représentent plus de 80% du Royaume chérifien.
Nador, Saïd F pour Tamurt.info

Chanson de Matoub Lounès

Mise en ligne le 8 avr. 2008
Chanson de Matoub Lounès "Hymne à Boudiaf". Vidéo sous-titrée en kabyle avec la traduction française de la chanson.
(Transcription en Tamazight et traduction/adaptation en français de Yalla Seddiki - Matoub Lounès, Mon nom est combat).


Matoub Lounes: Un homme d’exception pour la Kabylie et pour l’Algérie


A l’occasion du 16e anniversaire de l’assassinat de Lounes Matoub, nous publions ci dessus cet article signé par Mourad Hammami publié dans le journal La Dépêche de Kabylie du 24 juin 2005.
Matoub est un Jugurtha, un Takfarinas ou un Massinissa, qui a atterri sur la terre berbère au XXe siècle, sa venue est une mission, qui a pour objectif de sauver in extremis ou de ressusciter une culture, une langue une civilisation et un peuple plusieurs fois millénaire, que des circonstances injustes menaçaient d’extermination. Mon nom est combat, tel est le titre donné par Yella Seddiki à son œuvre consacrée à Matoub, édité en 2003.
En effet, le nom de Matoub, ainsi que sa vie tout entière est synonyme de combat. Matoub était bien conscient de la dimension de son destin comme on peut le constater dans sa chanson composée en 1983 sous le titre Ma patrie ou A tamurt-iw
J’ai consulté ma raison
Je forme mon châtiment
Si ma langue est bien pendue
Dites s’il faut y coudre des ourlets
Ma patrieBerceau de mon enfance
Pourquoi suis-je né ?
Puisque je suis né Kabyle
Mon nom est combat
Et si l’union s’émousse
Je l’aiguiserai ;
Ô mon peuple
Des sueurs de mon cerveau
Je t’enduirai
Sept ans après, les circonstance de son assassinat demeurent floues et indéterminées, Matoub pouvait être assassiné par les partisans de l’intégrisme, comme il pouvait être victime d’un complot politique. Une chose est sûre, le Rebelle dérangeait tout le monde, y compris ses propres frères. Matoub est de ceux qui ne peuvent être d’accord, même avec eux-mêmes, lorsque leur raison, voit les choses contraires à leur passion.
Il était de tout temps, un turbulent, un jaloux, un homme qui ne se laisse pas faire, un être prêt à se sacrifier dix fois par jour pour ce qu’il voit juste. Il était un combattant, un rebelle, un Amazigh, au sens le plus large du terme.Tous les pays du monde, tous les peuples de la planète, souhaiteraient avoir un Matoub propre à eux, et qui reviendra tout le temps.En 42 ans de vie, en 20 ans de chant, Lounès a rétabli l’ordre parmi son peuple et sa patrie. Il a su redonner vie à tamazgha, fierté et courage, à ses compatriotes. Il était le porte-parole des pauvres “Skud vrarhent walaiw asnezwiragh imeghven” “Tant que je suis vivant, je serai aux premiers rangs avec les pauvres” chantait le Rebelle en 1991, dans “Le Regard sur l’histoire d’un pays damné.
”Matoub a été lâchement assassiné, mais il est mort comme il l’a toujours souhaité, pour ses idées et en plein feu de l’action mourir ainsi, c’est vivre. Il est né Amazigh, il a vécu Amazigh, et il est mort Amazigh. Ce Che Guevara kabyle a tout donné. Il a secoué les siècles, il a remué le magma de l’histoire qu’on a voulu falsifié dans la foulée des idéologies artificielles. Matoub a su dire non, et son nom a retenti terriblement.
“Segmiw urts faken Lahdur
Elama srugh Laârur
Iqemdhen E sut
Ad Tleqimagh lehdur
Alama yessen waqrur
dachu teswa tmurt”
“De ma bouche, la parole ne s’éteindra pas
jusqu’à ce que pleurent les scélérats
Qui étouffent ma voix
Je ferai les boutures du verbe
jusqu’à ce que l’enfant même mesure
Le prix de notre patrie”,
chantait et promettait Matoub à ses détracteurs au lendemain, où il a été fusillé injustement par un zélateur agent du système.
“En l’assassinant, ils croyaient le faire taire à jamais, finalement ils se sont énormément trompés.Sa mort est une renaissance”, nous dit Hakim, un jeune admirateur de Lounès. Ils ont tué un Matoub, cet assassinat a donné naissance à des millions d’autres Matoub. “Nous sommes tous des Matoub”.“Ô Lounès nous sommes toujours des Amazighs” clamaient, au cœur du brasier, les jeunes révoltés du Printemps 2001.
Son assassinat est une erreur pour ses bourreaux. Ils savent aujourd’hui qu’il leur aurait fait peut-être moins de dégâts en le laissant en vie“Ma darsas ig neqenAkli u mutgh-ara”“Mazal e sutiw adyebaâzakAs deslen”“Nous sommes des enfants de Matoub, même s’ils nous tuent, ils ne peuvent pas nous exterminer”, disait Djamel, dit Djino à sa vieille mère quelques heures avant son atroce assassinat par des gendarmes à Tigzirt, en avril 2002.Comme Djino, ce jeune de 16 ans, d’autres jeunes ont trouvé la mort héroïquement à la Matoubéenne”.
Matoub incarne une dimension que ces quelques lignes ne peuvent pas décrire. Il est une exception de par son courage, son intelligence, la force de son verbe, la sincérité de son engagement, le courage de sa voix, sa jalousie, son esprit de sacrifice… Chante Matoub chante.Ils ne peuvent pas assassiner un homme de ta dimension.
Mourad Hammami