mercredi 16 avril 2014

La stèle à l’effigie de Saïd Mekbel inaugurée à Bgayet

La stèle à l’effigie de Saïd Mekbel inaugurée à Bgayet
D’ailleurs, outre la corporation journalistique, la famille du défunt, qui n’a pas été invitée à y assister, a dénoncé cette manière de faire des autorités. Un milliard de centimes a été dégagé par la wilaya pour réaliser cette stèle en hommage à la belle plume et grand démocrate que fut le regretté Saïd Mekbel.
16/04/2014 - 13:25 mis a jour le 16/04/2014 - 13:29 parMassidida
Projet datant de 2011 et initié par l’association des journalistes de Bgayet, la stèle à l’effigie du journaliste et billettiste Saïd Mekbel, n’a été inaugurée qu’en cette matinée du mercredi coïncidant, et comme par hasard, avec la journée du savoir du 16 avril et à la veille des élections présidentielles du 17.
Cette tentative de récupération a été décriée par un groupe de journalistes présents sur place alors que le wali, accompagné d’une délégation dont une femme qui demandait aux gens de voter pour Bouteflika, l’inaugurera malgré tout.
D’ailleurs, outre la corporation journalistique, la famille du défunt, qui n’a pas été invitée à y assister, a dénoncé cette manière de faire des autorités. Un milliard de centimes a été dégagé par la wilaya pour réaliser cette stèle en hommage à la belle plume et grand démocrate que fut le regretté Saïd Mekbel.
Le site choisi est la cité Rabéa au niveau du boulevard de la liberté du chef-lieu de wilaya. L’œuvre est de l’artiste Mokrane Chebbi, natif de Tazmalt. Alors que plusieurs dates avaient été avancées pour son inauguration dont le 3 décembre pour commémorer la date de son assassinat, le 3 décembre 1994, les autorités ont décidé de le faire la veille des élections présidentielles.
Massidida

Tizi-Ouzou Mémorable hommage à Abane Ramdane

Tizi-Ouzou

Mémorable hommage à Abane Ramdane

De Tizi-Ouzou, Saïd Tissegouine
Abane Ramdane voulut la primauté du civil sur le militaire et l’intérieur sur l’extérieur. « Le congrès du Caire (Egypte) ne dura que deux heures alors que le congrès de la Soummam dura vingt jours », relate le conférencier pour annoncer ensuite que « Abane Ramdane a été tué à cause de ses positions fermes et de son intransigeance ». Le conférencier n’a pas caché que son oncle a été liquidé physiquement par les gens du FLN.
26/12/2012 - 16:50 mis a jour le 26/12/2012 - 16:50 parSaïd Tissegouine
En guise d’hommage à l’un des principaux piliers de la guerre d’indépendance, Abane Ramdane en l’occurrence, le village d’Azouza, en collaboration avec la commune de Larbaâ-Nath-Irathen, l’Organisation Nationale des Moudjahidine (ONM) et la direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, lui a consacré une manifestation de deux jours dont le coup d’envoi a été donné ce matin à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.
Tandis que l’espace du grand hall de l’édifice baptisé au nom de l’auteur de « La colline oubliée » a été utilisé pour l’exposition de documents et archives traitant de la guerre d’indépendance, la petite salle a été réservée à la conférence-débat sur le martyr laquelle été animée par son propre neveu prénommé Ali (Ali Abane) et deux officiers de l’ALN, en l’occurrence Smaïl Idir connu sous l’appellation de « Smaïl Ouguemoun et Ouali Aït-Ahmed.
La cérémonie d’ouverture de cette manifestation a été traduite en premier lieu par l’intervention du directeur de la culture de la wilaya, M. Ould-Ali El-hadi et le président de l’APW de Tizi-Ouzou, DrMoussa Tamardataza.
Le premier responsable cité mettra en avant la grande dimension de la révolution de Novembre 1954 et des hommes et femmes l’ayant assumée avec courage et abnégation. En ce qui le concerne, le président de la première institution élue de la wilaya de Tizi-Ouzou déclarera d’emblée « le soutien indéfectible de l’APW pour une manifestation d’une telle nature » pour dire ensuite que « c’est avec honneur et détermination que nous tendons la main à celles et ceux qui veulent écrire l’histoire de ce pays ».
Le Dr Moussa Tamardataza ne manquera de dévoiler le manque d’enthousiasme et d’intérêt de la jeunesse algérienne par rapport à l’histoire de la guerre d’Algérie pour l’indépendance. Avec beaucoup de subtilité, l’intervenant mettra au banc des accusés les dirigeants du pays depuis l’indépendance à ce jour dans ce désintérêt du jeune algérien pour l’histoire de la révolution de Novembre.
S’agissant de la vie et du combat de l’architecte du congrès de la Soummam, Ali Abane, à travers son témoignage, apportera de l’eau au moulin de l’assistance nombreuse dans la salle qui était composée majoritairement de Moudjahidine. En effet, l’intervenant apportera beaucoup d’éléments sur son oncle paternel qu’il reconnaît d’ailleurs comme étant méconnus du large public.
Ali Abane révèlera effectivement « la discussion orageuse » entre Abane Ramdane et son père au cours de cette année 1947 après qu’il eut démissionné de son poste de la mairie de Larbaâ-Nath-Irathen. « C’est suite à altercation avec mon grand-père que Abane Ramdane décida de quitter le domicile familial pour aller à Tazmalt (Béjaia) », témoigne le conférencier. « Et Tazmalt, ajoute-il, Abane Ramdane dormait le jour et à dès la tombée de la nuit, il poursuivait son travail de militant où il était question pour lui de contacter les personnages avec qui sera faite plus tard la révolution ».
Ali Abane note que son oncle sera arrêté plus tard à Aïn-Témouchent pour être ensuite ramené à Béjaia pour être jugé. Pour cette même affaire, Abane Ramdane sera également rejugé à Alger dans le cadre d’un appel en cassation.
S’agissant de ses années de lycée, il les fera à Blida. Dans cet établissement éducatif, Abane Ramdane fera la connaissance Hocine Débaghine lequel y exerçait les fonctions de maître d’internat. Le jeune homme sera remarqué et identifié comme « doué pour les études » par ses professeurs et le principal du lycée. Celui-ci remarquera également que le jeune Ramdane s’intéressait également à la politique d’où sa plainte la première fois pour son grand frère qui venait juste de rentrer de France pour des vacances au pays et plus tard, la plainte sera adressée carrément au paternel. « Votre fils M. Abane est très doué pour les études. Cependant, son intérêt pour la politique m’inquiète », entendit le père d’Abane ramdane de la bouche du principal du lycée. A son tour, le paternel tenta de ramener son fils à « la raison ». Seules les études pouvaient garantir un bon avenir. La même année, Abane Ramdane décrocha son baccalauréat. Hélas, la seconde guerre mondiale venait de se déclencher.
Au lieu de l’université, c’est l’ordre de mobilisation pour le service national. Quelque mois plus tard, Abane Ramdane reçoit l’ordre de faire la campagne d’Italie. Pour le jeune homme, il était hors de question d’aller guerroyer en Italie. « Il se blessa volontairement pour éviter le départ en Italie », relate Ali Abane qui ajoute : « Abane Ramdane continua son service militaire comme secrétaire du colonel à Blida ».
C’est en 1947 que le martyr se retrouva comme secrétaire à la mairie de Larbaâ-Nath-Irathen. Le jour, le jeune homme est fonctionnaire et la nuit il est militant pour la cause nationale. L’administrateur finit par soupçonner son subalterne de mener des activités contraires à l’intérêt de la France d’où sa décision de l’interpeller. Cette interpellation déplut vivement à Abane Ramdane d’où sa décision de démissionner de son poste.
Dans la prison de Serkadji d’abord, la Maison Carrée ensuite, l’homme ne perdit rien du mouvement militant à l’extérieur. C’est ainsi qu’à la veille de la révolution, les responsables du FLN ont pensé à charger un commando pour le faire évader de prison pour qu’il dirige la révolution. « Non répliqua, Mohamed Boudiaf, il vaut pour lui attendre sa libération légale. ET une fois libéré, il retrouvera sa place entière dans la révolution et ses camarades de combat ». Les arguments de Mohamed Boudiaf pesèrent.
A sa libération donc, Abane Ramdane s’attela à renforcer les piliers de la révolution. « Abane Ramdane, témoigne son neveu, mit sur pied les institutions légales dont avait besoin l’Algérie en guerre. Le congrès de la Soummam d’abord, le CNRA (conseil national de la révolution algérienne) ensuite.
La méthode de travail d’Abane Ramdane dérangea certains dirigeants de la révolution notamment après la création du CCE (comité de coordination et d’exécution). Abane Ramdane voulut la primauté du civil sur le militaire et l’intérieur sur l’extérieur. « Le congrès du Caire (Egypte) ne dura que deux heures alors que le congrès de la Soummam dura vingt jours », relate le conférencier pour annoncer ensuite que « Abane Ramdane a été tué à cause de ses positions fermes et de son intransigeance ».
Le conférencier n’a pas caché que son oncle a été liquidé physiquement par les gens du FLN. Comme désireux d’apporter quelques correctifs à certains témoignages à propos du tempérament de son oncle, Ali Abane dira : « Abane Ramdane n’était pas un dictateur pour la simple raison qu’il n’avait pas de pouvoir pour cela ». « C’était sa fougue et son intransigeance dans ses prises de position » qui ont poussé certains à penser qu’Abane Ramdane était un dictateur.
Enfin, Ali Abane dira que « c’est la Providence qui envoyé Abane Ramdane pour l’Algérie car même s’il n’était sorti de l’université, il a été un génie pour la révolution ». Le conférencier le comparera même aux révolutionnaires français, Georges-Jacques Danton et Maximilien Robespierre. « Seulement, explique l’orateur, ces révolutionnaires français ont été loin dans leurs études et étaient issus de familles riches ».
Pour la journée de demain, il est prévu au programme une fanfare à Larbaa-Nath-Irathen laquelle sera suivie d’une cérémonie de recueillement et d’un dépôt de gerbe de fleur sur la stèle érigée à la mémoire d’Abane Ramdane. Dans l’après-midi, ce sera une conférence qui sera animée par Bélaïd Abane à la salle Afrique de Larbaâ-Nath-Irathen. Notons enfin que l’un des principaux organisateurs de cette manifestation mémorable n’est autre que M. Nacer Abid, un autre neveu du martyr.
Said Tissegouine
N.B : Georges-Jacques Danton était effectivement à l’abri du besoin. En revanche, Maximilien Robespierre était pauvre. Il était issu du milieu bourgeois certes mais complètement désargenté.