mardi 23 octobre 2012


Le verdict dans l’affaire Slimana sera rendu demain par le tribunal criminel de Tizi Ouzou
En défilant à la barre, et témoin fort attendu, Sadek Hlifi, âgé de 34 ans et agent immobilier de son état, ami de l’un des ravisseurs de Omar Slimana, a jeté un pavé dans la marre. Il a déclaré, devant le juge que : « lors de ma déposition faite à la gendarmerie de Frèha, le chef de la brigade m’avait conseillé vivement de ne pas citer les noms de Saïd C, Boudjemaâ et Boussaâd Dj », avant d’ajouter que « le chef de la brigade essayait de les protéger ».
23/10/2012 - 17:49 mis a jour le 23/10/2012 - 17:49 par Izem Irath/Siwel
Douze (12) accusés ont défilé à la barre du tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou, depuis hier matin, dans l’affaire de l’assassinat de l’entrepreneur des travaux publics, Hend Slimana, entrepreneur de la région des Ath Djenad, au nord est de Tizi Ouzou. Les faits remontent, pour rappel, au 14 novembre 2010. Un groupe d’individus armés avait dressé un faux barrage à Hend Slimana. L’enlèvement a tourné au drame. La victime a été tuée par deux balles après avoir tenté de s’enfuir. Son compagnon, qui n’était autre que son cousin Omar, a été séquestré pendant 15 jours avant d’être libéré sans aucune contre partie. Le réseau derrière de cet enlèvement sera démantelé au mois de janvier 2011. 12 personnes ont été arrêtées, alors que deux autres sont toujours en fuite. C’est un certain Tchatchi Boussad du village Adrar, dans la région d’Azeffoun, qui est le cerveau de ce réseau qui activait en Kabylie depuis 2008. Il chargea son frère Yuva Tchatchi, alors qu’il était en détention dans une prison à Alger, d’acheter des armes, une kalachnikov et un pistolet automatique, à Tamanrasset chez un certain Moussa, ami avec lequel avait séjourné par le passé dans une prison à Aflou. C’est avec ces armes qu’ils ont commis plusieurs attaques et faux barrages. Les accusés ont nié en bloc les faits retenus contre eux, à savoir « association de malfaiteurs », « assassinat avec préméditation », « kidnapping pour réclamer des rançons », « vente et détention d’armes à feu et de munitions », « blanchiment d’argent et apologie du terrorisme ». Le chef du gang a même refusé de répondre aux questions du juge. Il faisaitt semblant de ne rein entendre. Quant à son coaccusé, son frère Yuva, il a déclaré qu’il était un membre actif d’un groupe islamique armé et qu’il agissait selon les ordres de son émir Louar. Une manière pour cet accusé de bénéficier des avantages de la charte pour la réconciliation nationale de Bouteflika, à l’instar des terroriste et repentis graciés bien qu’ils aient des centaines de crimes sur le dos. Notons que c’est la première fois qu’une affaire d’un enlèvement soit élucidé par les services de sécurité, sur les 72 cas d’enlèvements commis à Tizi Wezzu depuis 2005. En ce moment même, un jeune de 19 ans, Hadjou Aghilas, est entre les mains d’un groupe armé à Azeffoun.
Peine capitale requise pour dix prévenus A l’issue des auditions, le procureur de la république a requis la peine capitale contre 10 des accusés, à savoir Ibouchoukene Sofiane, Ibouchoukene Hacene, Tchatchi Boussad, Tchatchi Youba, Salah Hali, Amir Lyes, Addi Mohamed, Khlifi Sadek, Semmadi Omar, Adem Rabah. La perpétuité a été prononcée à l’encontre de Boukarsi Mohamed et le dernier, Boukhari Abderzak a été condamné à 20 ans de prison ferme et la peine capitale a été requise à l’encontre des deux accusés qui sont toujours en cavale.
Un accusé accuse la gendarmerie de protéger des membres du groupe
En défilant à la barre, et témoin fort attendu, Sadek Khlifi, âgé de 34 ans et agent immobilier de son état, ami de l’un des ravisseurs de Omar Slimana, a jeté un pavé dans la marre. Il a déclaré, devant le juge que : « lors de ma déposition faite à la gendarmerie de Frèha, le chef de la brigade m’avait conseillé vivement de ne pas citer les noms de Saïd C, Boudjemaâ et Boussaâd Dj », avant d’ajouter que « le chef de la brigade essayait de les protéger ». L’auteur de cette dénonciation a précisé que « ces trois personnes ont menacé sa famille, et qu’il ne comprenait pas pourquoi ils ne sont pas dans le box des accusés ». Sadek Hlifi est cet agent immobilier qui avait loué une maison à ces trois personnes qui servira, plus tard, de cachette aux ravisseurs. Il s’est demandé, hier, lundi, sur la raison pour laquelle « ils ne sont pas cités à comparaître devant le juge malgré leur implication dans des affaires de kidnappings ».
Izem Irath