vendredi 11 février 2011

«Ordre d’ouverture» de Bouteflika : Les médias publics dans l’embarras - Médias - El Watan

«Ordre d’ouverture» de Bouteflika : Les médias publics dans l’embarras - Médias - El Watan
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Ordre d’ouverture» de Bouteflika : Les médias publics dans l’embarras

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le 11.02.11 | 03h00 15 réactions


Ouverture, fermeture puis réouverture du champ médiatique ! Les responsables des médias publics ne savent plus où donner de la tête. Le président Bouteflika vient de rappeler qu’aucune loi ou instruction n’interdit aux partis politiques l’accès aux médias publics. El Watan Week-end vous révèle les dernières mesures prises par la télévision et la radio pour se conformer à l’ordre présidentiel.


Télévision nationale : recherche idées désespéramment

Au siège de la télévision ça cogite depuis le 3 février, date la déclaration du Présidet de la République. Le DG de l’ENTV, M. Eulmi, a instruit les responsables des différentes chaînes pour lui faire, au plus vite, des propositions. Ils sont tenus de plancher sur les mesures à prendre pour permettre aux partis politiques légaux de se faire entendre à l’antenne. «C’est l’affolement général, affirme un journaliste de la rédaction. La direction est livrée à elle-même, car elle ne sait pas quoi faire. Elle n’a reçu aucune directive et ne sait comment s’y prendre.» Pour le moment, la direction navigue à vue et tente de trouver des solutions au cas par cas. Les directeurs des chaînes doivent trouver des concepts d’émission à mettre à l’antenne au plus vite et surtout les journalistes capables de les animer. «Le problème c’est qu’il n’y a pas les moyens humains pour appliquer ces instructions. Qui a la compétence à l’ENTV d’animer un débat ou interviewer un homme politique ?», déclare un cadre de l’entreprise sous couvert de l’anonymat. Pourtant, la télévision avait planché, comme le révélait El Watan Week-end, sur une émission politique «Saat hiwar», que devait animer Thouraya Zarfaoui. Cette émission n’a toujours pas vu le jour car elle attendrait le feu vert du ministre de la Communication, M. Nacer Mehal. «C’est facile de nous faire porter le chapeau de censeurs, on est aussi tenus de faire avec les desideratas du ministre de tutelle, qui nous a demandé de ne pas ouvrir l’antenne aux partis politiques», révèle une journaliste de la rédaction. Au siège de l’entreprise, on encaisse mal ce rappel à l’ordre présidentiel qui ternit encore un peu plus l’image d’une direction accusée d’avoir censuré, de sa propre initiative, sans que le pouvoir ne lui ait jamais rien demandé et qui doit affronter le courroux de certains ministres qui portent des accusations graves sur la télévision. «Certains membres du gouvernement nous accusent d’être à l’origine des troubles que connaît actuellement le pays à cause des sujets diffusés dans le 20h.» En attendant le brainstorming prévu dans les prochains jours, la direction de la télévision prépare activement les festivités du Mawled Ennabaoui ! A défaut d’idées nouvelles, l’entv tente de colmater les brèches, comme elle peut.
Radio nationale : parlons de la société civile pour éviter de parler de politique

A la radio nationale, c’est aussi la surchauffe. Les directeurs des trois chaînes ont tenu des réunions avec les chefs d’édition de l’information, pour leur exposer les nouvelles directives. Les journalistes sont tenus d’ouvrir l’antenne aux préoccupations de la société civile et de rendre compte, dorénavant, des activités de tous les partis politiques légaux couvertes par la très officielle Agence presse service (APS). «Cette ouverture» permet à la Radio nationale d’éviter, à moindre frais, les questions de fond qui secouent la vie politique nationale. L’ENRS compte aussi sur les émissions politiques déjà à l’antenne pour se conformer au rappel à l’ordre présidentiel. «Ces émissions ont toujours brossé dans le sens du poil avec la bénédiction des directeurs de chaîne. Quelle crédibilité peuvent-elles dorénavant avoir dans la pratique du débat politique. La direction de la radio ne pourra faire l’impasse, à l’avenir, dans un changement des responsables qui sont pour certains d’entre eux en place depuis une décennie et qui ont servi avec beaucoup de zèle le pouvoir en place, les exemples tunisien et égyptien sont là pour le rappeler», affirme un journaliste de la Radio nationale.
Salim Mesbah

Système éducatif algérien : L’industrie du désespoir | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie

Système éducatif algérien : L’industrie du désespoir | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie

Système éducatif algérien : L’industrie du désespoir

Par Muhend Larvi Tayev, président du MAK par Intérim

Nonobstant les dispositions institutionnelles (articles 2, 3 et suivants de la Constitution algérienne) qui briment la nation kabyle par un déni intégral, les entraves à la liberté du peuple kabyle trouvent aussi leurs sources dans des lois scélérates qui lui interdisent et le dépossèdent, suivant le cas, de l’exercice de sa libre expression.

08/02/2011 - 20:16 mis a jour le 08/02/2011 - 21:32 par Muhend Larvi Tayev

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« Le système éducatif a pour mission de former des arabo-islamistes à conscience socialiste. »

Ce n’est pas une galéjade mais bien la teneur de l’article 2 de l’Ordonnance 76/35 du 16 avril 1976 relative au système éducatif algérien. Pour lever toute équivoque quant à la marche à suivre, l’article 24 alinéa 4 précise : « acquérir les comportements et les attitudes conformes aux valeurs de l’islam et de la morale socialiste ». L’enseignement des langues étrangères est toléré dans un seul cadre : « pour leur permettre d’accéder à une simple documentation dans ces langues ».

Universellement, un système éducatif est dédié à la formation des élites dans les sciences, la technologie, les valeurs humaines afin d’en faire des citoyens compétents et responsables, à même d’assurer le présent et le futur des nations. Mais en Algérie, sans ambages, on décrète que le système éducatif doit former des divisions d’hallucinés en devenir de zombies ou de kamikazes. Il est évident que les concepteurs d’une telle politique éducative et culturelle d’un pays n’ont aucun sens de l’intérêt public et ne méritent en aucune façon d’être des commis de l’état. Quant à ceux qui l’ont signée et promulguée et qui se croient hommes d’état, l’histoire les juge déjà comme des criminels.

Ce qui parait de prime abord pour un être normalement constitué comme une stupidité intégrale et une hérésie académique pour un pays, continue de sévir dans l’école algérienne depuis maintenant 35 ans. Mais durant tout ce temps, malgré la chute vertigineuse et aveuglante du niveau scolaire à tous les paliers, malgré la déshérence de cohortes de diplômés inemployables parce que sans aucune formation sérieuse et malgré les conséquences tragiques sur la jeunesse qui s’immole ici ou préfère se suicider en mer, le plus loin possible du pays, cette usine de malheur continue de sévir avec le même personnel qui se transmute entre les ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur avec la même assiduité criminelle.

Le résultat est là ! Brutal et sans appel lorsque des charretées de jeunes algériens noyés sont renvoyés par le ressac sur les rives nord et sud de la méditerranée. Lorsque des diplômés de l’enseignement supérieur ne sont même pas capables de rédiger par eux-mêmes leurs propres CV. Le seul effort intellectuel qui vaille à leurs yeux est de pouvoir rédiger correctement la demande de visa d’étude et la lettre de motivation, au besoin en se faisant aider par des aînés, pour partir et ne plus jamais revenir au pays.

Voici venu le temps des comptes d’un système d’embrigadement appelé pompeusement système éducatif qui a sapé deux générations et ruiné tout espoir chez la jeunesse algérienne.

En 2000 j’ai adressé un rapport au président de la CNRSE – Commission Nationale Pour la Réforme du Système Éducatif - en tant que rapporteur de la s/commission « nouveau système ». En introduction, j’avais écrit :
- vu que les propositions constructives butent sur les appétits des gens du sérail, responsables de cette situation et qui n’ont d’autre objectif que de concocter des fiches techniques des postes qu’ils convoitent ;
- vu que lesdits postes sont vitaux pour toute velléité de changement ; alors je vous dis, M. le président, que le système d’embrigadement actuel est un système qui engendre des conflits endogènes et exogènes. Un système qui mène vers un suicide collectif, un système qui inhibe tout savoir et l’enseignement de notre histoire riche d’un cumul de valeurs et de moralité inestimable…

Devant un tel constat, la Kabylie s’arroge le droit de sauvegarder sa jeunesse et de construire par elle-même son avenir. Ce droit est naturel et inaliénable. Naturellement, ce droit concerne tous les peuples d’Algérie, mais s’il y a ceux qui se complaisent de cette situation, ce n’est nulle raison de brider les autres par un nivellement par le bas. C’est particulièrement vrai dans le cas de la Kabylie où la langue, la culture, l’histoire, les coutumes et la pratique religieuse encadrée par une praxis laïque sont des constantes millénaires. En effet, le paganisme, judaïsme, le christianisme, l’islam ont traversé la Kabylie sans travestir son âme ni altérer le bon sens et la tolérance de son peuple.

Il est patent que le système éducatif algérien actuel est une machine d’embrigadement dominée par l’idéologie arabo-islamique au détriment des langues autochtones qu’il contribue à détruire jusqu’à leur effacement total. La nation kabyle refuse cette fatalité.

Le MAK est l’expression politique de ce refus net et sans retour. L’une des préoccupations majeures de son gouvernement est la construction d’une école laïque, performante et ouverte sur l’universel dans la Kabylie autonome. Une université d’où sortiront des postulants à la post-graduation qui n’auront pas à perdre 1 ou 2 années de mise à niveau dans les universités étrangères pour commencer enfin leur cycle de formation comme c’est le cas actuellement.

Le philosophe anglais du 17e siècle, John Locke disait : « Je crois pouvoir dire que les neuf-dixièmes des hommes que nous connaissons, sont ce qu’ils sont, bons ou mauvais, utiles ou nuisibles, par l’effet de leur éducation ». On ne peut qu’admettre la véracité et la pertinence de cette assertion. Mais manifestement, elle n’a, en aucun cas, inspiré les pouvoirs algériens successifs qui ont choisi de livrer l’école à l’arabo-intégrisme en échange de la latitude à disposer tranquillement de la rente du pays.

La Kabylie qui n’a construit aucun donjon pour un roi ni aucune geôle pour un prisonnier aspire à édifier enfin pour son peuple, sur son territoire, les bases de son épanouissement scientifique et culturel, condition première de son essor économique, actuellement cadenassé par un pouvoir raciste qui lui confisque même un financement destiné à l’environnement octroyé par le PNUD.

C’est son droit et sa volonté et nul ne sera capable de les contrarier.