jeudi 25 juin 2015

La famille du MAK se recueille à la mémoire du Rebelle - Tamurt


La famille du MAK se recueille à la mémoire du Rebelle
Saïd Tissegouine 25 juin 2015 1 Commentaire MAK,matoub


TAOURIRT MOUSSA (Tamurt.info ) – Il y avait grand monde au cours de cette matinée du 25 juin 2015 à Taourirt-Moussa. Normal qu’il y ait beaucoup de monde dans ce village des Ath-Douala. En effet, cela fait 17 ans, jour pour jour, que Lounès Matoub surnommé « Le Rebelle » et portant la référence de toute une jeunesse, a quitté ce monde.



C’est donc pour se recueillir sur sa tombe et avoir une pieuse pensée pour lui que Taourit-Moussa, village qui l’a vu naître et qui a accueilli sa dépouille pour l’éternité, a été « envahi » par des citoyennes et citoyens kabyles, venus des quatre coins de Kabylie et même d’ailleurs. Et parmi ces « pèlerins » figurent surtout les nombreux membres de la famille militante et patriotique du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), à leur tête, leur président, Bouaziz Aït-Chebib en l’occurrence. Il était 11 heures 30 environ quand ces militantes et militants kabyles se sont approchés de la tombe du défunt tout en brandissant les couleurs nationales kabyles et les posters du Rebelle.

Après une observation d’une minute de silence à la mémoire de celui pour qui a été faite la manifestation, Bouaziz Aït-Chebib prit la parole pour souligner la valeur de l’homme qui a été lâchement assassiné un certain jeudi, 25 juin 1998 à Thala-Bounane. Le Président du MAK, dans un discours sans ambages qualifiera feu Lounès Matoub d’ « éveilleur de consciences » et de « formateur de générations de militants kabyles refusant catégoriquement l’abdication devant le colonialisme algérien ». « Voir des jeunes venir lui rendre hommage alors qu’ils n’étaient même pas encore nés quand il a été assassiné prouve d’une façon on ne peut plus claire de la grande d’âme et de l’œuvre de l’homme qui a transcendé des générations et réussi à rassembler les Kabyles dans la diversité de leurs idéologies pour un seul et même idéal : la Kabyle », a assuré le Président du MAK pour ajouter aussitôt : « Nous n’avons pas besoin de spéculer sur son combat ; car Lounès a défini son idéal, ses aspirations et l’essence même de son militantisme durant son vivant. Il a bel et bien chanté la Kabylie et revendiqué haut et fort le droit du peuple kabyle à disposer de sa propre république ».





Revenant sur l’assassinat du Rebelle, le Président du MAK a déclaré sans sourciller que « le peuple kabyle a désigné ses véritables assassins le jour même de sa liquidation physique en criant « pouvoir assassin » ». « Aujourd’hui, poursuit Bouaziz Aït-Chebib, nous le disons haut et fort : Lounès Matoub a été assassiné par l’Algérie arabo-islamiste ! » De cet apophtegme, le n° 1 du MAK conclut : « asmi ara ncerreg tamurt, justice lui sera rendue ! Et vive Lounès ! Vive le peuple kabyle ! Vive Tamazgha ! » Ces trois slogans furent immédiatement repris par la foule qui les scandait en chœur et à plusieurs reprises.





Après la fin de sa prise de parole, le Président du MAK invita un vieil homme et H’cène Chirifi, ancien compagnon de feu Muhand Haroun, à déposer, à la place d’une gerbe de fleurs, le drapeau kabyle sur le tombeau du Rebelle. Ce geste, dont la symbolique est certaine, a suscité une forte émotion auprès de la foule qui a aussitôt scandé à maintes reprises : « Kabylie indépendante ! »

Quelques minutes plus tard, ce fut au tour d’un cycliste kabyle et non moins militant du MAK, Abderazak Aïssat, d’être accueilli par Bouaziz Aït-Chebbib. Ce cycliste venu à Taourirt-Moussa à partir de Tazmalt (Béjaia) en passant par Chorfa, Takervouzt, Iferhounène, At vou Youcef, Aqvaili, Yatafène et Ath-Yenni a fait tout cet itinéraire sur son vélo en signe d’hommage au Rebelle. Ce geste lui a valu l’admiration et la reconnaissance des nombreux manifestants présents sur les lieux.

Par ailleurs, il y a lieu de noter que le cycliste Abderazak Aïssat, accompagné du Président du MAK et Koceïla Iken, membre de la coordination MAK d’Akbou, fut accueilli par la famille de sang du Rebelle dans son domicile. La rencontre eut lieu dans une parfaite ambiance. Notons en dernier que les jeunes ont grandement hissé le drapeau kabyle et beaucoup d’entre, désireux d’immortaliser cette journée, ont pris des photos sur la tombe du défunt en brandissant son portrait et en hissant les couleurs nationales kabyles.



De Tizi-Ouzou, Saïd Tissegouine

Matoub Lounès, un nom devenu slogan et acte de résistance.

MATOUB LOUNÈS, UN NOM DEVENU SLOGAN ET ACTE DE RÉSISTANCE.

25/06/2015 - 12:38


PARIS-DIASPORA (SIWEL) — "Rebelle", c’est dans la fougue de sa tumultueuse jeunesse que ce qualificatif lui était promis, devenu aujourd’hui son patronyme. L’engagement lui était imposé comme une fulgurance. Riche en admirateurs, il avait balayé l’argument opportuniste qui importait aux politiques véreux de s’accaparer de la fameuse devise des courtiers de Wall Street "Sois aimable avec tout le monde jusqu’à ce que tu gagnes un million de dollars, après c’est tout le monde qui sera aimable avec toi". Matoub faisait la guerre parce qu’il avait des ennemis, il avait des ennemis parce qu’il avait des principes. L’amazighité dans son souffle n’est pas issue d’une corrélation géographique de fortune ou de hasard, il est né Kabyle, de ce fils d’Amazigh né contre Rome.


Matoub Lounès, un nom devenu slogan et acte de résistance.
Matoub Lounès à été assassiné, des mutants lui ont ôté la vie, sa tache absoute de haine a été violée. Le renoncement, la démission et les trahisons le condamnent à nous revenir inopportunément comme un apatride dans les insolences groupées des folles ambitions des kabyles soumis et félons. Les amis prescrits à Matoub après sa mort nous déroutent, à croire qu’il a vécu parmi d’étranges créatures. Dire que Lounès est mort, pour paraphraser Brel, dire qu’il est mort Lounès, dire qu’ils lui ont inventé des amis après son enterrement. 

Mort et sa mémoire nous offre toujours le miel d’une beauté musicale qui se laisse encore aller aux aveux dans le secret du mendole lacérée par tant de déboires sentimentaux. Le mendole, interlocuteur en qui il trouvait approbation et refuge le mettait à l’abri des griefs de l’illusion quand tourbillonnait dans d’émouvantes norias le nom de sa Kabylie. L’air embaumé du Djurjura aide à faire reculer la langueur de l’ébène et l’obscurité que provoque la folie politique. Quand on entend aujourd’hui des enfants seriner les refrains de Matoub en lui empruntant le timbre, on réalise ce qui reste vivant de la mort quand humiliée elle s’en va sans avoir réussi à tout emporter. 

Matoub est mort et ses expressions prennent désormais le caractère italique de la typographie quand nous les reprenons pour donner du mordant à notre combat, nous fredonnons ses airs pour donner de l’éclat à notre reconnaissance, à notre gratitude envers les martyrs du printemps noir. Sa voix accompagne la ligne continue de la résistance. 

"Yibbwass lemer a neddukel, idurar ad rmimzen", qu’il disait à l’adresse de kabyles (si un jour, nous arrivons à nous unir, les montagnes frémiront). Matoub est parti sans être absent, il reste parmi les bonnes volontés qui donnent un contenu fécond au combat et son chant assure le renouvellement de sa consistance. Son souffle demeure porteur de couleurs d’espoir, il porte la colère des revendications légitimes et justes d’une Kabylie libre. Il est vraiment le verbe de la résistance. 

Djaffar Benmesbah. 

SIWEL 251238 JUIN 15 

At Dwala / le MAK est allé rendre hommage au Rebelle de la Kabylie éternelle

AT DWALA / LE MAK EST ALLÉ RENDRE HOMMAGE AU REBELLE DE LA KABYLIE ÉTERNELLE

25/06/2015 - 18:43


AT-DWALA (SIWEL) — Aux environs de 11H 30, brandissant des posters de Lounès Matoub et des drapeaux kabyles, les militants du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), à leur tête le président du Mouvement, Bouaziz Ait Chebib, sont venus des 4 coins de la Kabylie pour se recueillir sur la tombe du Rebelle. 

Dans un discours dont vous trouverez les grandes lignes ci-après, le président du MAK n’a pas manqué de relever « l’ardeur et la fidélité des nouvelles des générations envers le combat identitaire », justifiant ainsi un proverbe mexicain cité par un jeune militant du MAK qui dira « Ils ont voulu nous enterrer, ils ne savaient pas que nous étions des graines »… 

Et en effet, ce sont des milliers de graines kabyles qui ne cessent de germer sur la terre ancestrale de cette Kabylie éternelle : « idurar ay d l3emri-iw » disait le semeur de graine… 

Ci-après le compte rendu de cette journée d’hommage du MAK au Rebelle Kabyle Matoub Lounès.


At Dwala / le MAK est allé rendre hommage au Rebelle de la Kabylie éternelle
Après avoir observé une minute de silence à la mémoire du Rebelle, le président du MAK a pris la parole pour rendre un hommage appuyé à Matoub Lounès qu’il qualifia « d’éveilleur de conscience » et de « formateur de générations et de générations de militants kabyles qui jamais n’abdiqueront devant le colonialisme arabo-islamique algérien ». Bouaziz Ait-Chebib a relevé l’ardeur et la fidélité des nouvelles des générations envers le combat identitaire : « Voir des enfants, qui ne n’étaient même pas nés quand Lounès a été assassiné, venir comme ça lui rendre hommage, ça dénote la grandeur de l’œuvre de l’homme qui a transcendé les générations et rassemblés les kabyles dans la diversité de leurs idéologies pour un seul et même idéal : la liberté». 

Puis le président du Mouvement kabyliste précisera encore. « Nous n’avons pas besoin de spéculer sur son combat, car Lounès a défini lui-même son idéal, ses aspirations et le but de son militantisme de son vivant. Il a bel et bien chanté la kabylité, tout comme il a revendiqué le droit du peuple kabyle à disposer de sa propre république. Nous n’avons rien inventé. Il l’a précisé lui-même face à son peuple, comme il aimait à le dire et les preuves de ce que nous avons existent ». 

At Dwala / le MAK est allé rendre hommage au Rebelle de la Kabylie éternelle
Evoquant son ignoble assassinat, le président du MAK a entre autre déclaré que « l’on aura beau désigner les seuls islamistes comme étant ses assassins, le peuple kabyle lui sait très bien qui l’a fait assassiner. Il a désigné ses véritables assassins le jour même de son meurtre en criant : pouvoir assassin ! Aujourd’hui, nous le disons haut et fort : il a été assassiné par l’Algérie arabo-islamiste, l’arabisme et l’islamise étant les deux revers de la même pièce ». Puis, citant justement Matoub Lounès lorsque ce dernier évoquait dans son dernier album la scission du pays (A ncerreg tamurt), le président du MAK conclut par : « Asm’ara ncerreg tamurt, justice lui sera rendue ! Vive Lounès ! Vive le peuple kabyle ! Vive Tamazgha ! ». Les slogans sont alors repris en chœur par la foule nombreuse. 

Ensuite, le président du MAK a invité Hsen Chirifi, un vieux militant de cette cause identitaire entamée depuis plus d’un demi-siècle, à venir déposer un drapeau kabyle sur la tombe de Matoub Lounès. Le geste, fortement symbolique, a immédiatement empli d’émotion l’assistance qui s’est mise à scander « Kabylie indépendante ! ». Rappelons que Hsen Chirifi était l’un des compagnons de Masin U Harun (Haroun Mohamed) et qu’il avait passé 10 ans de sa vie dans les prisons algériennes dans l’affaire des poseurs de bombe. Hsen Chérifi a rejoint le MAK dont il est actuellement un fervent militant. C’est lui, l’aîné dans cette lutte acharnée contre l’assimilation forcée, qui a déposé le drapeau kabyle sur la tombe du Rebelle. La symbolique du geste a ému l’assistance qui voit se succéder les générations de Kabyles, où les uns sont assassinés ou exilés, et les autres emprisonnés et torturés, pendant que le travail d’assimilation et de dépersonnalisation de la Kabylie se poursuite et s’intensifie…Et la foule qui s’écrie alors « Kabylie indépendante !!! » 

At Dwala / le MAK est allé rendre hommage au Rebelle de la Kabylie éternelle
Quelques minutes plus tard, le président du MAK accueille Abderazak Aissat, cycliste kabyle et militant du MAK, qui a parcouru à vélo une distance considérable en hommage à Matoub Lounès. En effet, Abderazak Aissat est parti de Tazmalt, en passant par Chorfa, Taqervust, Iferhunen, At vu Yusef, Aqvayli, Yatafen, At Yani, Taxuxt pour enfin arriver à Tawrirt Mussa. Cet itinéraire parcouru en signe d’hommage à Matoub Lounès a forcé l’admiration des centaines de kabyles présent dans la demeure du rebelle. 

Puis Abderaeazk Aissat, le président du MAK, Bouaziz Ait Chebib, et un membre de la Coordination d’Akbou, Koceila Iken (une victime du printemps noir au cours duquel il a perdu une jambe) ont été reçu par la famille de Lounès Matoub dans la demeure de l’éternel Rebelle. La rencontre a eu lieu dans une ambiance fraternelle conformément à l’esprit rassembleur de Matoub. 

Il est à noter que, sans doute échaudé par l’accueil qui lui avait été réservé l’année dernière, le Bachagha Ould Ali El Hadi ne s’est pas hasardé à se montrer cette année. Du reste, les militants kabyles l’attendaient de pied ferme et étaient décidé à le renvoyer chez ses maîtres s’il s’était aventuré à se présenter en ce jour sacré pour les kabyles.

At Dwala / le MAK est allé rendre hommage au Rebelle de la Kabylie éternelle
Enfin, il est également à noter que des militants du MAK, agacés par une affiche portant l’emblème algérien et sur laquelle était inscrit « L’Algérie de Matoub Lounès », ont entrepris de barrer le drapeau algérien et d’effacer et de corriger « Algérie » par « Kabylie »… Un jeune militant citant une célèbre phrase de Kateb Yacine dira « ils nous tuent et ils nous rendent hommage ! », « C’est bon, ça suffit comme ça ! Que chacun assume désormais ses rôles et ses responsabilités !». 

Ensuite le drapeau kabyle déposé sur la tombe du rebelle a été hissé par un grand nombre de jeunes qui n’ont cessé de succéder pour prendre des photos avec leur drapeau sur la tombe de Matoub Lounès : Rebelle kabyle pour l’éternité, le rebelle auquel s’applique à merveille le proverbe mexicain « Ils ont voulu nous enterrer, ils ne savaient pas que nous étions des graines »… Et en effet, ce sont des milliers de graines kabyles qui ne cessent de germer sur la terre ancestrale de cette Kabylie éternelle…idurar ay d l3emri-iw disait le semeur de graine. 

cdb/zp, 
SIWEL 251843 JUIN 15 

At Dwala / le MAK est allé rendre hommage au Rebelle de la Kabylie éternelle

At Dwala / le MAK est allé rendre hommage au Rebelle de la Kabylie éternelle

At Dwala / le MAK est allé rendre hommage au Rebelle de la Kabylie éternelle

At Dwala / le MAK est allé rendre hommage au Rebelle de la Kabylie éternelle

Ajoutée le 24 juin 2015


Demain est la journée de Matoub Lounes, qui sera plus que jamais vivant. Je tiens à lui rendre hommage à travers cette version de Tiɣri n tağğalt - Révolte de la veuve .. et je rends hommage à toutes les veuves ..
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