dimanche 4 novembre 2012

Festival poétique en hommage à Mohamed Ben Hanafi Le maquisard du verbe


Festival poétique en hommage à Mohamed Ben Hanafi
Ben Hanafi pouvait, témoignent ceux qui l’ont côtoyé, réciter de mémoire un poème épique ou élégiaque sur la résistance de Fadhma N’Soumeur. L’orateur des maquis qu’il était, cédera la place au poète de la radio et au conteur de l’Histoire qui va puiser son verbe, ses octosyllabes, dans l’oralité du folklore kabyle.
03/11/2012 - 11:19 mis a jour le 03/11/2012 - 11:44 parLounès O.
« Ce n’est qu’une fois mort que l’on vous déterre pour vous enterrer une seconde fois, à grande pompes, tout en oubliant de dire qu’elles ne sont que funèbres », dit la maxime. Ceci s’applique bien sûr sur Aït Tahar Mohamed, plus connu sous le beau pseudonyme que ne prennent que les élus à l’écoute des saints, Ben Hanafi. Depuis les premières années de l’indépendance, le tribun de la radio kabyle, a toujours été un cachetier itinérant entre son village natal et les studios d’enregistrement. Ce qu’il a légué à la culture orale kabyle, à la poésie est une œuvre monumentale.
Ce poète au ton affable et au verbe nourri aux aèdes kabyles, revient cette semaine à travers un hommage qui lui sera rendu, jusqu’à mardi prochain, à l’initiative des associations culturelles Youcef Ou Kaci et Si Mohand Ou M’Hand en partenariat avec le haut commissariat à l’Amazighité, la direction de la culture de Tizi-Ouzou ainsi que cela l’APC de Timizart, à l’occasion de la 10 ème édition des journées poétiques intitulées des noms de ces illustres poètes kabyles de l’oralité, qui ont marqué leur temps, respectivement, aux XVIIe et XXe siècles. Un hommage mérité pour Ben Hanafi, cet orateur hors paire qui a toujours refusé le panache pour la modestie, qui ne cédait rien devant la préciosité du verbe et qui surtout se plaisait à haranguer les foules, en puisant dans le gynécée de la culture orale du fonds du Djurdjura.
Au programme de ces journées, une exposition de mémoires de soutenances de licenciés en Tamazight, en collaboration avec le département de langue et culture amazighes de l’université Mouloud Mammeri, des tables rondes avec les participants autour de l’évolution de la poésie amazighe, un concours de poésie, une kyrielle de communications dont celle qu’animera, à la maison de la culture Dr Salhi Mohand Akli et qui portera sur « le rôle de ce festival dans le renouveau littéraire ». On citera aussi une autre communication qui sera animée par Youcef Merahi, SG du haut commissariat à l’Amamzighité (HCA) autour de l’édition en Tamazight. La journée de demain, dimanche, sera marquée par une halte particulière des participants à ce festival au village Ichariouene, village natal du barde Si Mohand Ou M’hand où une déclamation de poésie aura lieu.
On notera une autre conférence de Hamid Bilek sur « le patrimoine immatériel ou la sauvegarde de la culture Amazigh ». Ceci sans parler d’une visite au village natal de Ben Hanafi, Sidi Athmane, dans la région des Ath Ouacifs, avec, comme cerise sur le gâteau, une déclamation de poésie. C’est de ce village que ses parents qui étaient tisserands sont partis investir le commerce de la confection à Tiaret.
Ben Hanafi pouvait, témoignent ceux qui l’ont côtoyé, réciter de mémoire un poème épique ou élégiaque sur la résistance de Fadhma N’Soumeur. L’orateur des maquis qu’il était, cédera la place au poète de la radio et au conteur de l’Histoire qui va puiser son verbe, ses octosyllabes, dans l’oralité du folklore kabyle. Ben Hanafi a composé pratiquement pour tous les chanteurs kabyles. Né le 7 février 1927, il est décédé le 04 mars 2012. Un seul hommage lui a été rendu par la radio chaîne II en 2008.
Lounes O