lundi 10 septembre 2012

La Kabylie se mobilise contre les feux de forêts


Marche du Collectif populaire à Aqvu jeudi prochain
Les dégâts, causés par les incendies qui ont tétanisé durant cet été la Kabylie, sont énormes. Jamais dans l’histoire, cette région n’a connu autant de foyers d’incendies. Durant plus d’un mois, une moyenne de 100 foyers ont été enregistrés au quotidien. Des doigts accusateurs sont pointés directement vers les militaires.
09/09/2012 - 17:35 mis a jour le 09/09/2012 - 22:45 par Nadia Iflis
A Ath Yahia Moussa, au sud de Tizi Ouzou, la population s’est soulevée pour dire basta. A Iflissen, en Kabylie maritime, des militaires ont empêché des éléments de la protection civile et des citoyens d’éteindre les feux, à Agouni Ouzidhoudh plus exactement.
La marche que compte organiser le Collectif Populaire à Aqvu contre les feux de forêts, le jeudi 13 septembre prochain n’est qu’une dénonciation du peuple Kabyle de la détresse où il se retrouve. Il fait face à un régime qui l’opprime par tous les moyens.
Le MAK, fidèle à ses engagements, a largement soutenu cette initiative. Dans une déclaration rendue publique, son président Bouaziz Aït Chebib a tenu à dénoncer avec véhémence les autorités algériennes qu’il accuse sans détour d’être à l’origine, dans la plupart des cas, des incendies qui ont ravagé les forêts, les maquis et les champs agricoles de la Kabylie. « Chaque été, la Kabylie est la cible privilégiée des autorités algériennes qui provoquent sciemment des incendies criminels visant à anéantir sa végétation et sa faune que beaucoup de pays lui envient », lit-on dans la déclaration. Le Mak préconise le jugement des responsables de ces actes criminels qui ont anéanti la faune et la flore en Kabylie. Les responsables du MAK, seuls à oser dire les quatre vérités de ce qui se passe en Kabylie, ne sont d’ailleurs pas tendres envers le régime. Ils estiment que « le régime algérien doit être jugé pour ce crime prémédité contre le peuple kabyle. Au lieu d’aller dans le même sens que le monde civilisé qui fait l’impossible pour freiner la déforestation, l’Etat algérien poursuit sa politique de la terre brulée pour faire de la Kabylie un véritable désert ».
Pour les services de sécurité, dont le rôle primordial consiste à la protection de la population et de ses biens, cela n’est pas une priorité. Ils font exactement le contraire sans qu’aucun parti politique, dit soit disant de l’opposition implanté en Kabylie, n’ait dit le moindre mot. C’est une complicité qui ne dit pas son nom.
De ce fait les militants du Mak font rappeler qu’au lieu « de remplir leur mission qui consiste à assurer la sécurité du citoyen, les militaires stationnés en surnombre en Kabylie recourent de façon systématique à la pyromanie, sous le fallacieux prétexte de lutter contre les terroristes, qui par ailleurs, opèrent en toute quiétude et dans l’impunité la plus absolue. Le peuple kabyle ne peut compter que sur son esprit de solidarité et son organisation ancestrale pour assurer sa propre sécurité et protéger son environnement contre un régime pyromane ».
Le Mak fait rappeler que désormais il n’y a que le peuple Kabyle qui peut protéger sa région de tous les maux qui la guette depuis 1962. « Désormais, la protection de notre environnement est partie intégrante de notre identité et de notre combat pour notre existence », peut-on lire dans le communiqué du MAK. Le mouvement qui gagne du terrain, ces derniers temps, appelle à la mobilisation massive des citoyens pour dire basta aux pyromanes. La coordination MAK d’Aqvu, appelle les citoyennes et citoyens à participer massivement à la marche initiée par le « Collectif populaire Contre les Feux », le 13 septembre à Aqvu, Vgayet.
Nadia Iflis

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