samedi 24 novembre 2012

Hommage posthume à Tahar Djaout

Il s’est tenu jeudi au CCA de Paris

Hommage posthume à Tahar Djaout

Un hommage posthume a été rendu, jeudi soir au Centre culturel algérien dans la capitale française, au journaliste et écrivain talentueux que fut le défunt Tahar Djaout, assassiné en 1993 par la horde terroriste. Articulé autour de la projection du documentaire d’Abderrezak Larbi-Cherif ’’Tahar Djaout, un poète peut-il mourir’’, dans sa version en langue française, et d’une rencontre-débat réunissant des amis et proches de l’écrivain, cet hommage a permis aux invités de revenir sur son parcours journalistique et intellectuel, soulignant la force qui se dégageait de ses œuvres. A travers le documentaire, d’une durée de 52 minutes, Abderrezak Larbi-Cherif narre la vie, l’œuvre et l’engagement de cet homme de lettres universel.
Il raconte également l’Algérie et la violence qu’elle a connue durant les années du terrorisme et la violence qui ciblait de nombreux intellectuels et journalistes. Le réalisateur a estimé qu’il est difficile de raconter l’histoire de cet homme, son parcours et aussi son œuvre, relevant qu’il fut « un homme à différentes facettes, journaliste, poète, écrivain et qu’il n’est pas évident de résumer la vie d’une personnalité d’une telle envergure en 52 minutes ». Lors du débat, des journalistes et amis du défunt ont évoqué les circonstances qui leur ont permis de se rapprocher de cet auteur de renommée internationale et de louer ses mérites.
« Il était un mélange de douceur et de fermeté et sa force se manifestait à travers ses idées. Il avait le sens de l’histoire et fut un grand poète qui demeure encore vivant à travers ses œuvres », a souligné son éditeur, Louis Gardel, des éditions du seuil. Le directeur du journal Liberté, Abrous Outoudert, ami du défunt, a évoqué l’intérêt d’organiser, vingt ans après sa mort, un colloque international à Alger pour faire connaître davantage cet auteur auprès des lecteurs.
Il a indiqué, qu’à ce jour, au niveau universitaire, « quarante-huit travaux sont recensés, entre licences, magisters et doctorats, qui ont été élaborés sur les œuvres de Tahar Djaout, ce qui dénote de la richesse de son œuvre qui continue à inspirer de nombreux chercheurs et universitaires algériens », a-t-il dit. En ajoutant que « cet homme d’exception était un humaniste et dès qu’on connaît Tahar Djaout, on ne peut plus se séparer de lui ».
Il dira, aussi,  que beaucoup de coïncidences l’ont réuni avec le défunt, pour devenir des amis.
 Le 26 mai 1993, Tahar Djaout est victime d’un attentat sur le parking de sa cité résidentielle ’’les 600 logements’’ à Baïnem (Alger). Il décède après une semaine de coma.
Il fut le premier d’une liste de 70 journalistes algériens assassinés au début des années 90.
A 39 ans, il avait déjà publié cinq romans, dont quatre aux éditions du seuil. En 1991, il obtient en France le Prix Méditerranée pour son roman ’’Les vigiles’’.

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