lundi 25 avril 2011

BOUTEFLIKA ET TOUFIK : UN REMPART CONTRE LES KABYLES - Arezki BAKIR,

Nul besoin de revenir sur la faible mobilisation autour de la CNCD pour dresser ce constat : le régime algérien est vu par les algériens comme un rempart contre les kabyles. "Contre leur hégémonie" comme l'a justement fait remarquer Ferhat Mehenni.

La guéguerre que se livrent le clan "Boutef" et celui du général Toufik ne peut faire oublier qu'ils se partagent le pouvoir et que leurs conflits se règlent souvent en utilisant le peuple, appréhendé comme un simple instrument à activer pour déstabiliser l'autre.

Dans ce jeu de dupes, le RCD, qui roule clairement pour le général Toufik, fait figure d'idiot utile : outre de cautionner la façade démocratique du régime algérien en entrant dans ses institutions fantoches (ANP, conseils de wilaya, mairie...), le parti du Docteur Sadi a réussi à totalement découragé les kabyles de se mobiliser politiquement, fatigués qu'ils sont de se battre pour du vent.

Malgré le zèle du RCD à se positionner comme parti "national", il est rejeté par les algériens arabophones et totalement discrédité aux yeux des kabyles, moins dupes et stupides qu'on ne veut bien le croire...

Cela n'empêche nullement Said Sadi de continuer ses gesticulations, cherchant à surfer sur la vague des "révolutions arabes" dont il n'a pas compris le caractère étranger non seulement aux kabyles, qui ne se reconnaissent pas dans ces "émeutes" aveugles et quasi-apolitiques, mais également au reste des algériens, avant tout désireux de sauvegarder le caractère arabo-islamique de l'Algérie, menacé par les "activistes kabyles".

L'émergence du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) n'a laissé que peu d'espace au FFS et au RCD, deux partis dont la stratégie était de s'appuyer sur leur implantation kabyle pour exister au niveau national ! En gros, demander aux kabyles de voter pour eux afin que ces derniers aillent prier le reste des algériens de les accepter comme faisant partie des leurs ! Le FFS et le RCD ont juste oublié de défendre les intérêts de ceux qui les avait porté...

La Kabylie abandonnée voit donc dans la création du MAK la possibilité de repartir sur de nouvelles bases, de son terroir, non pour tenter de convaincre des algériens sourds aux paroles kabyles de le suivre mais pour affirmer leurs valeurs, leur identité et les porter politiquement !

Cesser de pleurnicher, de quémander, de subir : s'affirmer. Nous sommes kabyles et nous n'avons pas à nous excuser de l'être.

Les algériens arabophones ne veulent pas que les kabyles émergent, ils le prouvent quotidiennement.

L'Algérie est à nous mais nous y sommes minoritaires. C'est donc de Tizi-Ouzou, Vgayet et Tuvirett que nous pourrons émerger politiquement. Et surplomber l'Algérie de nos regards fiers. Et non plus marcher tête baissée à Alger au milieu de l'hostilité de la population locale.

Le peuple kabyle ne doit plus être un instrument au service de la lutte entre Boutef et Toufik. Mais leur tombeau.

Arezki BAKIR

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